YANNICK RIBEAUT

Gainsbourg Inside

Vernissage le jeudi 11 septembre - 18h-21h

du 11 septembre au 11 octobre

Letizia Le Fur vit et travaille à Paris. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Tours en 1998, Letizia Le Fur a initialement été formée à la peinture. Encouragée par l’artiste et professeure Valérie Belin, elle oriente rapidement sa quête esthétique vers la photographie. Lauréate du Prix Paris Je t'aime x Photodays (2023-24), de la Grande Commande de la BNF (2022), du Prix Leica/Alpine (2019) et du Prix Fenêtres ouvertes de la MEP (2020), elle est également choisie comme résidente par le festival Planches Contact de Deauville 2020, par le festival Incadaques 2021 et par le festival Vichy Portrait(s) en 2023. Nominée au Prix Niepce en 2022. Son travail fait l’objet d’expositions collectives et personnelles, ainsi que de publications. Ses livres sont édités par les maisons d'édition Rue du Bouquet, Filigranes et RVB Books. 

Le travail de Letizia Le Fur, naviguant constamment entre réalité et fiction, explore les différents champs de représentation de la beauté De ses études émerge la connaissance de l’histoire de l’art, la maitrise de la lumière, l’attention à la couleur. Cette couleur si particulière, que la photographe travaille comme un peintre, par petites touches. Et, comme un peintre mélange les couleurs sur sa palette, Letizia Le Fur, isole et transforme, corrige, ajoute, exalte les tonalités, les amplifie pour transcender le réel et créer cette sensation de monde irréel, perché entre le fantastique et le rêve. Sa quête d’harmonie et de beauté, telle la pratique d’un culte, en opposition à la laideur et à l’inapproprié, est libérée et éloignée des codes en vigueur, inattendue, absolue, parfois secrète.




Dans cette série, Gainsbourg Inside, je cherche à créer un dialogue intime entre texte et image, entre présence et absence, entre ce qui est vu et ce qui est murmuré. Ce travail est né d’une immersion dans la maison de Serge Gainsbourg, au 5 bis rue de Verneuil, un lieu mythique, figé dans le temps, comme suspendu dans la mémoire collective.

À travers mes photographies, j’ai voulu capter l’atmosphère sensible de cet intérieur, sans jamais céder à la reconstitution ou au fétichisme. Il ne s’agissait pas de documenter l’espace, mais d’en faire émerger la charge émotionnelle, les vibrations, les silences.

Les images sont accompagnées de notes manuscrites de Serge Gainsbourg, confiées avec générosité par son majordome Fulbert, gardien discret de cette mémoire. Ces écrits, parfois griffonnés à la hâte, parfois d’une précision troublante, font écho aux objets, aux murs, aux détails de la maison. Ils ramènent la voix de Gainsbourg dans l’espace même où elle s’est tue.

Par l’insertion de ces fragments textuels au cœur des photographies, j’ai souhaité faire dialoguer deux langages — celui de l’image et celui de l’écriture — pour composer une œuvre sensible et polyphonique, où chaque élément entre en résonance. L’image n’illustre pas le texte, le texte ne commente pas l’image. Ensemble, ils évoquent, troublent, suggèrent.

Gainsbourg Inside est donc moins un hommage qu’une tentative d’écoute — une exploration du lien profond entre un homme, un lieu, et ce qui persiste de lui dans le silence des choses, grâce aussi à la mémoire précieuse de son majordome Fulbert, témoin discret et dépositaire de fragments intimes.

Yannick Ribeaut




©arrêt sur l’image galerie45 cours du médoc 33300 bordeauxdu mercredi au samedi | 14h30 à 18h30