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Tout l'intriguait - les arbres, les films, les gens, la nuit. Souvent, il répétait «c'est beau» en parcourant l'écran de son appareil après une session de travail, moins pour s'enorgueillir de ses propres images, qu'émerveillé par la magie du medium photographique. Cela ne cessait de l'étonner que l'on puisse ainsi emprisonner la beauté du monde, l'imprimer, la transmettre. J'ai travaillé avec Olivier Metzger en reportage pour Télérama puis l'ai retrouvé à Château Palmer pour raconter l'esprit des vendanges. Il photographiait le ballet des mains, la précision des gestes, la lumière du soleil qui ricoche sur le duvet des feuilles. J'aimais voir se découper sur la vigne son look de motard et son âme délicate, celle d'un artiste au travail, inquiet de «sortir» une photographie à la hauteur de son exigence. A la tombée de la nuit, au lieu de ranger son appareil, il poursuivait sa quête d'images comme s'il menait un combat contre l'obscurité, métamorphosant les derniers feux du ciel en paysages cinématographiques dont il goûtait le magnétisme et l'étrangeté. Au printemps 2022, je l'ai accompagné en résidence à Hossegor pour la création de son exposition «Sodium» sur les dernières lueurs orange de la nuit landaise, exercice qu'il a poursuivi à la lisière de Nantes ou de Bordeaux pour la grande Commande publique de la Bibliothèque nationale de France. Olivier voulait saisir quelque chose de l'essence de la nuit, vaincre le crépuscule, travailler la matière noire et confronter ses visions à l'invisible. Le 2 novembre 2022, il est mort brutalement dans un accident de la route, à 49 ans, tout près de chez lui, à Arles, laissant le monde de la photo totalement abasourdi. Le chagrin est immense. Les images d'Olivier, elles, continuent de suivre leur précieux chemin de lumière.
Erwan Desplanques