Vincent Monthiers rassemble la réalité et l’apparence, le quotidien et l’idée de fiction et propose en quelque sorte le dépassement du concept de photographie en tant que représentation ou documentation. Il photographie les limites et les infinis de territoires de concentration et de fugacité (l’espace littoral, l’espace suburbain), d’impératifs et d’oppositions (l’architecture industrielle). Ce qu’il révèle, ce n’est pas la neutralisation habile d’un ‘tableau’ mais une solitude pure et irréductible, une recherche troublante de l’élémentaire, une innocence trempée de vertiges. Il donne donc peu à voir mais beaucoup à découvrir. Le réel s’offre comme une proposition d’investigation et d’interprétation. Vincent Monthiers n’en conserve qu’une qualité de lumière et de vision très fine où le temps pèse dans sa capacité à produire des mouvements et des contacts, des failles et des fulgurances. Il touche ainsi à des points d’extrême incertitude, des ombres agissantes ou flottantes, des signes en attente de reconnaissance, des distances et des abandons....