Photographe indépendant, François Passerini vit et travaille à Bordeaux. Né en 1978 à Toulouse, il étudie la photographie durant 3 années à l’ETPA. Il répond à ses premières commandes en 2003 pour la Compagnie Tabula Rasa et le Théâtre National de Toulouse. Danse, théâtre, cirque actuel, musique, il réalise depuis différents travaux pour des compagnies de spectacle vivant et acteurs culturels. Formé dans plusieurs studios jusqu’en 2011 (Olivier Minh, Deepix), il travaille également pour la communication d’entreprise, à Bordeaux et ailleurs. Projets collectifs, commandes, expositions, sa pratique est multiple et se nourrit de ses rencontres.
On entre au moins deux fois dans les photographies de François Passerini. La première avec la mémoire des pièces de Baro d’evel. La seconde avec la vibrance propre à la série Falaises. Qui creuse son sillon dans la matière-même des spectacles. Qui fait œuvre de métamorphose, depuis la brèche.
C’est une scène bien particulière qui se dresse devant nous : la scène d’une conversation entre des médiums – le théâtre, le cirque, la danse et la photographie ; une conversation aussi entre des artistes – la troupe de Baro d’evel emmenée par son couple d’ascension, Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, et l’appareil de François Passerini. Pas plus Falaise que Là ne sont ici momifiées en attente d’un souvenir. Le spectacle est vécu comme une énigme à photographier, une énigme qu’il ne faudrait surtout pas résoudre mais bien explorer comme un volume de vies et de sensations, un espace où le noir et blanc de Baro d’evel serait passé aux fusains de la nuit de François. On entre ainsi dans une écriture du corps en morceaux, du corps depuis d’autres points de vue qui tenteraient l’invention de relations plus justes entre humains et non-humains : une écriture du vol, de la plume, du galop, une écriture du pied, du souffle et de la peau.
Et s’il y a une prière cachée dans chacune de ces images, c’est parce que chaque spectacle de Baro d’evel est une promesse guidée par le désir féroce, le désir un peu fou mais nécessaire pour tenter de vivre qu’il y aurait des gestes dont on manque. Les photographies de Falaises nous en révèlent les contours et nous invitent à les prolonger : la douceur qui est une respiration, cette qualité d’amour qui nous brûle au-dehors qui nous brûle au-dedans, voilà devant quoi se tenir, voilà ce qu’on peut continuer. En tremblant, évidemment, en se cachant, pour sûr, et avec maladresse sans doute, mais les yeux dans les yeux de l’expérience de la rencontre.
FALAISES est une exposition composée de vingt-deux tirages Piezography sur papier Hahnemühle chanvre 290 g, aux formats suivants : 20 tirages 40 x 60 cm et deux tirages 50 x 75 cm.